Anticonformiste et inclassable, Jean-François Kahn, fondateur de "Marianne", est mort
Disparition
Le fondateur de « Marianne » et de « L’Évènement du jeudi » est décédé ce 22 janvier à l'âge de 86 ans. Ses engagements journalistiques comme politiques auront été marqués par le refus de tout conformisme intellectuel. En deuil, toute la rédaction de « Marianne » se mobilise pour lui rendre un hommage à la hauteur du grand journaliste qu'il fut.
Il portait de ces initiales qui prédestinent aux coups d’éclat. De celles qui ne conduisent ni aux tièdes conventions ni aux existences qui coulent comme un fleuve tranquille. « JFK », surnom évocateur que ses proches donnaient à Jean-François Kahn, s’est éteint ce 22 janvier à l’âge de 86 ans. Ce corsaire de la presse laisse derrière lui une empreinte unique, inclassable, dans un monde médiatico-politique qui ne goûte guère l’impolitesse des électrons libres.
Avec son ton, volontiers rebelle, allergique à tout conformisme, le fondateur de L'Événement du jeudi et de Marianne fut l’un des observateurs scrupuleux, et parfois l’acteur, de plus d’un demi-siècle de pérégrinations politiques françaises, du non-dit des guerres décoloniales aux fractures de la période macroniste, en passant par l’élection de François Mitterrand et l’essor du Front national. « Je me retourne et je me dis : "Mon Dieu, j’ai vécu ça !" », écrivait-il dans le premier tome de ses Mémoires publié en 2021.
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