domingo, 1 de março de 2009

UM IMENSO ADEUS


«Commencée dans l'ivresse de l'espoir et des promesses, empreinte d'une certaine majesté, cette ère mitterrandienne se terminait dans une sorte de dérive politique et morale qui imprégnait les tentures de la République d'un graillon caractéristique des fins de règne. Les scandales financiers n'en finissaient pas de dégorger, des responsables politiques, des anciens ministres, des élus se retrouvaient en prison, un proche de Miterrand se suicidait à l'Élysée, et l'on reparlait de Bousquet, de l'affaire du sang contaminé, des écoutes téléphoniques que le président avait ordonnées, de sa famille cachée, des progrès de sa maladie.
De cette république monarchique qui ramenait la chose publique et morale à un niveau préhistorique, ma mère ne voulut rien voir ni entendre. Elle gardait intacte sa foi socialiste. Quelle que fût la gravité des affaires que l'on reprochât à Mitterrand, il demeurait, pour elle, le timonier souverain, l'élégant bretteur, l'ultime protecteur des arts, des lettres, et des règles grammaticales.»