segunda-feira, 30 de outubro de 2023

SUGESTÃO


 Tombé presque par hasard sur l'année 1938, un philosophe inquiet du présent est allé de surprise en surprise. Au-delà de ce qui est bien connu (les accords de Munich et la supposée «faiblesse des démocraties »), il a découvert des faits, mais aussi une langue, une logique et des obsessions étrangement parallèles à ce que nous vivons aujourd'hui. L'abandon de la politique du Front populaire, une demande insatiable d'autorité, les appels de plus en plus incantatoires à la démocratie contre la montée des nationalismes, une immense fatigue à l'égard du droit et de la justice : l'auteur a trouvé dans ce passé une image de notre présent.

Récidive ne raconte pas l'histoire de l'avant-guerre. Il n'entonne pas non plus le couplet attendu du « retour des années 30 ». Les événements ne se répètent pas, mais il arrive que la manière de les interpréter traverse la différence des temps. En ce sens, les défaites anciennes de la démocratie peuvent nous renseigner sur les nôtres. Récidive est le récit d'un trouble : pourquoi 1938 nous éclaire-t-elle tant sur le présent ?


Traduzido do prefácio:

Acontece que o presente já não permite escolha: é bem necessário dar-lhe um nome ou recorrer a uma fórmula. Fala-se hoje de 'populismo' a propósito de movimentos que, para conquistarem o poder, apostam no ressentimento popular em relação às instituições representativas e às elites económicas. Designam-se também 'democracias iliberais' regimes que, embora respeitando as formas do sufrágio universal, destroem umas a seguir às outras as protecções constitucionais garantidas pelo Estado de direito à sociedade civil. O espectro dos anos 1930 assombra estas tentativas para definir a novidade do presente: diz-se 'populismo' ou 'iliberalismo' para não ter que dizer 'fascismo'. No passado, esta palavra foi sem dúvida brandida com demasiada desenvoltura para parecer ainda credível.