domingo, 17 de abril de 2011

UM IMENSO ADEUS

«En se mettant au service du fascism, l'âme de l'homme proclame que l'esclavage, ce mal absolu, porteur de malheur et de mort, est le seul et unique bien. L'homme ne renonce pas aux sentiments humains, mais il proclame que les crimes commis par le fascisme sont une forme supérieure de l'humanisme, il consent à partager les gens en purs et impurs, en dignes et indignes. La volonté de survivre à tout prix a eu pour résultat la compromission de l'âme avec l'instinct.
L'instinct reçoit l'aide de la puissance hypnotique qu'exercent des systèmes idéologiques globaux. Ils appellent à tous les sacrifices, ils invitent à utiliser tous les moyens au nom du but suprême: la grandeur future de la patrie, le progrès mondial, le bonheur de l'humanité, de la nation, d'une classe.
A côté de ces deux premières forces (l'instinct de conservation et la puissance hypnotique des grandes idées), il y en a une troisième: l'effroi provoqué par la violence sans limites qu'exerce un État puissant, par le meurtre érigé en moyen de gouvernement.
La violence exercée par un État totalitaire est si grande qu'elle cesse d'être un moyen pour devenir l'objet d'une adoration quasi mystique et religieuse.»